Politique documentaire de la bibliothèque numérique patrimoniale

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Depuis 2002, la bibliothèque de l’INHA a mis en œuvre d’importants programmes de numérisation visant à offrir aux chercheurs comme aux amateurs un choix de documents, pour la plupart patrimoniaux, relatifs à l’histoire de l’art et à l’archéologie. Les premières campagnes de numérisation ont abouti, en avril 2006, à la mise en service de la bibliothèque numérique de l’INHA, qui s’enrichit régulièrement depuis cette date.

 

Objectifs


Établie en lien avec la communauté scientifique, la politique de numérisation de la bibliothèque de l’INHA poursuit plusieurs objectifs :

  • répondre aux besoins de la recherche en mettant à disposition les différents types de sources exploités : imprimés, manuscrits, documents graphiques;
  • (re)donner accès à des sources difficilement consultables ou indisponibles;
  • diversifier et améliorer les modes de consultation et d’exploitation des documents;
  • protéger certains documents fragiles ou uniques;
  • valoriser et faire connaître les collections.


L'accès à la bibliothèque numérique de l’INHA est entièrement libre et gratuit.


La bibliothèque numérique s’adresse :

  • à la communauté internationale de la recherche en histoire de l’art et archéologie : enseignants, étudiants, conservateurs, personnel des institutions culturelles;
  • aux professionnels de l'art;
  • aux chercheurs dans les disciplines connexes à l’histoire de l’art (histoire, histoire du livre);
  • aux amateurs d’art et de patrimoine.

 

 

Contenus


Les corpus à numériser sont définis par la bibliothèque en lien avec le département des études et de la recherche de l'INHA. La numérisation de certains corpus est en rapport direct avec des programmes de recherche en cours (recueils d'ornement, catalogues de vente de la Deuxième Guerre mondiale). La concertation avec d'autres bibliothèques et institutions joue également un rôle important dans l'orientation des campagnes de numérisation (cf. ci-dessous la présentation des partenariats institutionnels).

Les programmes de numérisation sont centrés sur les fonds conservés à la bibliothèque de l’INHA, collections Jacques-Doucet. Seules ont fait exception à cette règle les campagnes de numérisation des catalogues anciens du Louvre et de plusieurs fonds d’archives et de manuscrits provenant de la Bibliothèque centrale des musées nationaux, ainsi que de photographies, estampes et dessins d’architecture provenant des collections de l’École nationale supérieure des beaux-arts.    
Les principes suivants sont respectés :

  • à l'image des collections conservées, les documents numérisés sont très variés : documents imprimés, manuscrits et graphiques ;
  • les ensembles présentant une taille critique et une cohérence scientifique sont privilégiés (certains documents isolés peuvent être numérisés, à la marge) ;
  • si les auteurs représentés sont majoritairement français, les textes étrangers fondateurs de l’histoire de l’art, traduits ou non, sont également recherchés. De même, si les artistes représentés sont majoritairement français, les artistes étrangers ne sont pas exclus ;
  • seuls des documents entrés dans le domaine public ou libres de droits sont mis en ligne ; la période couverte s’étend du XVIe siècle au début du XXe siècle ;
  • on évite autant que possible les doublons (imprimés déjà numérisés par une autre institution), excepté dans le cas de documents présentant des particularités d'exemplaires ou faisant partie d'un corpus cohérent.

    
La bibliothèque numérique présente cinq grandes catégories :

  • archives, manuscrits et autographes de la main d'artistes, d'archéologues, de collectionneurs, de critiques;
  • dessins (architecture, ornements architecturaux, dessins d'artistes, projets de fêtes, de décors et costumes de théâtre et d'opéra);
  • estampes (estampes artistiques, recueils d'ornement, albums d'estampes japonaises, images de confréries);
  • imprimés (classiques de l'histoire de l'art - ouvrages de référence du XVIe au début du XXe siècle parfois rares ou d’accès difficile, catalogues de vente, catalogues du Musée du Louvre de 1793 à 1920, livres de fête);
  • photographies (monuments et sites archéologiques de France, d'Italie, du Proche et du Moyen Orient, ateliers d'artistes).


La bibliothèque de l'INHA a également supervisé dans les années 2000 la numérisation du Répertoire d’art et d’archéologie (1910-1972), aujourd'hui consultable sur AGORHA.

 


Partenariats institutionnels


Les partenariats permettent d'accroître les contenus numérisés, d'en améliorer l'accès et la visibilité.

La coopération numérique entre la Bibliothèque nationale de France (BnF) et l'INHA, centrée sur l'imprimé, a débuté en 2004 et s'est étoffée progressivement, jusqu'à la définition en 2010 de plusieurs corpus à numériser en mettant à profit la complémentarité des collections de la BnF, de l'INHA et du réseau des bibliothèques et centres de documentation en art. Les six types de documents définis au titre de ce programme national de numérisation concertée en art sont :

  • les périodiques d’art,
  • les catalogues de vente,
  • les catalogues de musée,
  • les catalogues d’exposition,
  • les livrets de salon,
  • les monographies d’artiste.


Dans ce cadre, les opérations suivantes ont été réalisées :

  • Numérisation des catalogues de vente de la BnF et de l'INHA selon un partage chronologique (numérisation des 1 200 catalogues des XVIIe-XVIIIe siècles de l'INHA et de ses quelque 20 000 catalogues de la période 1914-1940).
  • Numérisation sur les chaînes de la BnF de documents en langue française de l'INHA, mis en ligne sur Gallica et signalés par le service de découverte de la bibliothèque de l'INHA :
    • environ 40 périodiques d’art, soit in extenso jusqu’en 1940 (L’Œuvre d’art ou Mouseion. Bulletin de l’Office international des musées), soit partiellement pour compléter des collections déjà en ligne sur Gallica (années 1912-1939 de la Gazette des beaux-arts),
    • plus de 2 000 catalogues de musées des XIXe et XXe siècles,
    • environ 400 monographies d'artistes des XIXe et XXe siècles.
  • le 1er décembre 2011, lancement d'un appel à initiatives pour poursuivre et compléter la numérisation des périodiques d’art. Il a abouti à la sélection d'une dizaine d'établissements pour la numérisation de 57 titres (soit quelque 159 000 pages).


Une réflexion similaire est menée avec des partenaires étrangers et s'est concrétisée à l'été 2012 par la mise en place par le Getty Research Institute du Getty Research Portal, portail consacré aux sources imprimées de l'histoire de l'art, dont l'INHA est l'un des quatre membres fondateurs.

Des partenariats plus spécialisés ont également été conclus, comme en 2009 la numérisation de 300 vues de lettres autographes de ou à Eugène Delacroix en collaboration avec le Centre Chastel, pour alimenter le site dédié à l'édition de la correspondance du peintre, ou en 2011-2012 la numérisation de 3 000 catalogues de vente des années 1940 financée par le Service des musées de France dans le cadre du programme de recherche sur les ventes d’œuvres d’art opérées à Paris pendant la Deuxième Guerre mondiale.



Données techniques


La bibliothèque de l'INHA confie la numérisation de ses fonds à des prestataires extérieurs. Le financement de la numérisation émane de différentes sources :

  • le budget de la bibliothèque;
  • le mécénat (exemples : Société des amis de la Bibliothèque d'art et d'archéologie, société BIC);
  • les subventions accordées par d'autres institutions (exemples : BnF, Bibliothèque scientifique numérique).


La préparation des documents à numériser, le suivi des marchés de numérisation et le contrôle qualité de la numérisation, la mise en ligne et la valorisation des corpus numérisés sont assurés par le personnel de la bibliothèque, avec l'aide ponctuelle de vacations ou de contrats financés par la bibliothèque ou par des subventions.



Numérisation
 

La Bibliothèque procède autant que possible à une numérisation directe à partir des originaux. Pour certaines opérations de grande ampleur (comme la numérisation des catalogues de vente), elle peut être amenée à recourir à la numérisation indirecte à partir de supports de substitution préexistants tels des microfilms.
Les prestataires travaillent, en fonction de la fragilité des documents qui leur sont confiés, soit dans leurs ateliers, soit sur place à la bibliothèque. Leur attention est attirée sur les précautions à prendre lors de la manipulation des documents. Il leur est demandé de numériser les ouvrages aux reliures serrées à une ouverture de 120°, voire 90°.
Le choix de la résolution d’acquisition dépend des documents :

  • 300 dpi pour les imprimés non illustrés;
  • 400 dpi pour les imprimés illustrés, les manuscrits, les dessins, les estampes, les photographies;
  • 600 dpi pour certains dessins au trait particulièrement fin;
  • 2 400 dpi pour des microfilms (le petit format de l’original nécessitant une résolution très élevée).

Depuis 2011, tous les documents sont numérisés en RVB (couleurs), à l'exception des catalogues de vente sur microfilms en niveaux de gris. Auparavant, les imprimés non illustrés des 19e et 20e siècles étaient numérisés en niveaux de gris.
Les formats adoptés pour les fichiers de conservation sont le TIFF et le JPEG qualité 100. Ces formats, universellement employés et bien documentés, offrent des garanties de pérennité. Les images à la pièce sont mises en ligne au format JPEG. Les fichiers formant recueils sont quant à eux assemblés au format PDF en vue de leur publication sur Internet.
Depuis 2011, afin de permettre la recherche sur le texte intégral des imprimés numérisés, les campagnes de numérisation intègrent un volet d'océrisation. Une campagne d'océrisation rétrospective a été lancée pour les imprimés numérisés avant 2011. Le mode texte est livré sous deux formats : PDF multicouche pour la diffusion et XML ALTO pour la conservation et, éventuellement, à l'avenir, la diffusion, ce format interopérable offrant plus de facilités d'exploitation.
Les fichiers de conservation sont copiés sur un serveur de l’INHA, où ils occupent plusieurs téraoctets. L’INHA envisage de recourir à une solution de tiers-archivage (SPAR de la BnF ou PAC du Centre informatique national de l’enseignement supérieur) pour en assurer l’archivage pérenne. Les métadonnées techniques des fichiers de conservation (poids, résolution, définition, format, date d’acquisition notamment) sont stockées dans des listings de récolement non accessibles au public.



Interface
 

L’INHA a choisi une solution de type SaaS, « software as a service » (location d’application). Actuellement, la bibliothèque numérique repose sur le logiciel LIMB Gallery SaaS, édité par la société I2S et commercialisé par la société Arkhênum.

La bibliothèque numérique de l'INHA s'enrichit de nouveaux documents chaque mois. Les nouveautés sont versées dans une rubrique spéciale, valorisées par de petites expositions virtuelles auxquelles est associé un flux RSS, signalées sur le site de la bibliothèque, sur son blog et sur son compte Facebook, et par courriel aux lecteurs et partenaires de la Bibliothèque ainsi qu'au personnel de l’INHA. Toute personne désireuse d’être avertie peut déposer sa demande via le formulaire de contact.

Chaque document mis en ligne dispose d’une notice descriptive au format Dublin Core, interopérable et compatible avec l'outil de gestion de bibliographie Zotero, et d'un permalien de type http://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/... Chaque recueil virtuel dispose d’une table des matières constituée de signets permettant l'accès direct à une page, un chapitre ou une planche.
Deux modes d'accès aux documents sont disponibles : la navigation dans les catégories (types de documents) et sous-catégories (fonds ou disciplines) et la recherche simple ou avancée (multicritère) sur toutes les métadonnées (notices et tables des matières) et/ou sur le texte intégral.
Toute recherche peut également être affinée au moyen de facettes. Un module de recherche sur la date de publication permet de définir un intervalle de dates ou une date précise, ce qui peut faciliter la recherche de certains documents tels les catalogues de vente.
L'interface propose différentes possibilités d'affichage des résultats de recherche : en liste, en mosaïque de vignettes, sur une carte interactive (pour les ressources qui s'y prêtent), sur une frise chronologique.
La visionneuse de la bibliothèque numérique, adaptée à tout dispositif de consultation (ordinateur, tablette, smartphone), permet le feuilletage en mode image ou texte, la recherche sur le texte intégral et la table des matières, le zoom, le téléchargement aux formats JPG ou PDF.
Différentes fonctionnalités facilitent l'exploitation des documents :

  • l'espace personnel de travail, accessible par authentification, pour gérer sa propre collection, annoter ses documents et personnaliser téléchargements et impressions;
  • l'envoi de commentaires (modérés par les administrateurs) pour réagir sur les contenus, proposer des corrections ou compléments aux notices publiées;
  • les widgets Facebook, Twitter et Pinterest pour signaler les documents sur les réseaux sociaux;
  • l'annotation et la correction de métadonnées collaboratives sont à l'étude.

 

Signalement et visibilité des documents mis en ligne


Si les principaux moteurs de recherche du web indexent les notices de la bibliothèque numérique, y donnant ainsi un accès direct, la bibliothèque de l'INHA s'efforce de recenser les documents mis en ligne dans son catalogue et, petit à petit, dans les inventaires de ses fonds patrimoniaux.
L'existence d’un entrepôt OAI PMH permet le moissonnage des ressources de la bibliothèque numérique de l’INHA par d’autres bibliothèques numériques ou sites web (AGORHA, Gallica, Getty Research Portal, Isidore). Les informations relatives à cet entrepôt sont les suivantes :

 

http://bibliotheque-numerique.inha.fr/oai/?verb=Identify

http://bibliotheque-numerique.inha.fr/oai/?verb=ListMetadataFormats

http://bibliotheque-numerique.inha.fr/oai/?verb=ListSets

http://bibliotheque-numerique.inha.fr/oai/?verb=ListIdentifiers&metadataPrefix=oai_dc

http://bibliotheque-numerique.inha.fr/oai/?verb=ListRecords&metadataPrefix=oai_dc


 

Services associés



Réutilisation des images

 

La grande majorité des documents de la bibliothèque numérique de l’INHA sont des reproductions d’œuvres du domaine public provenant de :

  • la Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (fonds Jacques Doucet et fonds de la Bibliothèque centrale des musées nationaux);
  • le Service des collections de l’École nationale supérieure des beaux-arts.

 

Conformément à la loi n°78-753 du 17 juillet 1978, toute réutilisation (y compris commerciale) est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source : Bibliothèque numérique de l’INHA – Provenance de l’original (champ 'bibliothèque d’origine' des notices).

Les documents sont placés sous « Licence Ouverte / Open Licence » Etalab  .

La bibliothèque numérique de l’INHA est, au titre des bases de données, protégée par les articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle et les dispositions de la loi du 1er juillet 1998 portant transposition dans le Code de la propriété intellectuelle de la directive européenne du 11 mars 1996 relative à la protection juridique des bases de données.

Pour la commande des fichiers en haute définition (réutilisables dans les mêmes conditions) et toutes demandes complémentaires concernant la réutilisation des données, veuillez-vous adresser à : service-photo@inha.fr.

Seule la réutilisation des images dont les originaux proviennent du Service des collections de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts est soumise à autorisation et au règlement d’un droit de reproduction (service.photographique@beauxartsparis.fr). Pour toute utilisation commerciale ou éditoriale concernant les collections de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, contacter l’Agence photographique de la Rmn-Grand Palais.


Formations

Des formations à l’utilisation de la bibliothèque numérique sont organisées d’octobre à avril, à raison d’une par mois environ.

 

Mise à jour : juin 2017
 

 

Des places sont réservables pour les conseillers scientifiques, les chercheurs invités de l’INHA et les lecteurs hors Île-de-France disposant d’une carte annuelle